Mère ou entrepreneure ? Et oui, en 2020 on est encore en train de se poser la question de savoir si une femme peut suivre sereinement une activité professionnelle tout en étant « une bonne maman ». Charge mentale, journée à rallonge, culpabilité, pression sociale … petit pamphlet/exutoire féministe d’une mère entrepreneure au bord de la crise de nerf.

Quand j’ai décidé de devenir mon propre patron, je venais juste de m’installer en Turquie. Je ne parlais pas la langue. Je ne connaissais rien de la culture et surtout, je n’avais pas de permis de travail. Autant de points qui, quand on travaille dans le domaine du marketing et de la communication, peuvent être des freins conséquents à l’embauche.

« Tu n’as qu’à faire un enfant »

Je me souviendrai toujours de ce que certaines personnes de mon entourage me répondaient quand je leur faisais part de mes angoisses à rester sans activité professionnelle : « Tu n’as qu’à faire un enfant ».

Et oui, j’en étais donc là. A l’aube de la trentaine, après 5 années d’études et 5 autres à faire mes preuves en entreprise, la seule alternative qui pouvait s’offrir à moi était de revenir à mon état primaire de femelle homo-sapiens-sapiens : procréer.

J’ai accouché d’une société.

J’ai donc suivi ces conseils. Mais au lieu d’accoucher d’un enfant, j’ai accouché d’une société. 9 mois après mon premier client (ca n’étais pas prémédité, mais c’est vrai !), j’ai crée ma société en Turquie : MOZ – La Little Ajans.

Pendant ces 9 mois de « gestation », j’ai pris confiance en moi, j’ai réalisé que j’avais des capacités que je n’exploitais pas avant et que des personnes étaient prêtes à payer pour ça. J’avais trouvé ma vocation.

On ne nait pas entrepreneur, on le devient.

Je me souviendrai toujours du jour ou j’ai reçu le papier qui annonçait que ma société était officiellement créée. J’étais tellement fière. Je l’avais fait. J’avais dépassé mes peurs et accompli quelques chose de plus grand que moi.

Les premières nuits étaient difficiles. J’avais l’angoisse de ne pas réussir. Je me levais très tôt et me couchais tard pour être sûre d’avoir fait mon maximum pour qu’elle ne manque de rien.

Et puis, petit à petit, j’ai pris de l’assurance, et j’ai accepté l’aide extérieur qu’on me proposait car, on ne peut pas tout gérer tout tout seul.

J’ai grandi avec mon business.

Entrepreneur et mère.

9 mois après avoir créer officiellement ma société (décidément ca me poursuit ce chiffre!) je suis tombée enceinte. Je ne sais pas si c’était « le bon moment » sur le papier mais ca l’était pour nous. On était prêt à accueillir un enfant dans notre vie et passer au niveau supérieur pour fonder une famille.

Être entrepreneur m’a aidé à devenir mère. Bon, j’ai quand même eu mon petit post-partum mais j’ai su gérer mon temps beaucoup plus facilement. J’avais moins d’angoisses sur le futur car je savais que, quoi qu’il arrive, je pouvais créer de l’argent à partir de rien.

Mère et entrepreneur.

A l’inverse, devenir mère m’a aidé à mieux gérer mon business. C’est quand je suis devenue maman que j’ai décidé qu’il était temps de restructurer ma société pour passer au niveau supérieur. J’ai été obligé de mieux m’organiser, d’aller à l’essentiel pour pouvoir consacrer du temps à mon fils tout en continuant de faire tourner la machine.

Devenir mère m’a rendue également plus responsable et plus ambitieuse. Hé! J’ai une famille a nourrir maintenant donc il faut que l’argent rentre.

Mère ou entrepreneure ? (la partie coup de gueule)

Mais tout ça ne serait qu’un long fleuve tranquille si la société ne nous ramenait pas constamment à notre rôle d’homo-sapiens-sapiens de procréatrice (quelqu’un sait pourquoi on doit dire deux fois sapiens ?!!).

J’en ai marre de devoir m’excuser d’un « … mais j’aime mon fils. » quand il a eu une nounou à 3 mois, quand je suis partie 5 jours pour le boulot, quand je me rends à des soirées networking et quand je l’emmène tous les matins à la crèche pour revenir travailler à la maison.

A l’inverse de mes consoeurs salariées, je n’ai plus l’excuse d’avoir une hiérarchie qui « m’oblige » à faire tout ça.

Mais on est toutes dans le même bateau, pas vrai ? Si on travaille, c’est aussi parce qu’on aime le challenge intellectuel, le statut social que cela procure, l’indépendance financière qui va avec et … attention gros mot … le pouvoir.

J’aime mon travail car il me rend importante aux yeux des autres et surtout des miens.

J’aime mon fils car c’est mon fils.

Ça ne définit pas, d’un tout, qui je suis

Pour moi, être mère et être entrepreneure sont deux choses qui ne devraient pas être mises en balance. Ca fait partie de ma vie, mais ca ne définit pas, d’un tout, qui je suis. Je n’ai pas à les comparer, et j’aimerai ne pas à choisir entre l’un et l’autre.

Sauf qu’en déménageant récemment en Allemagne (pays ou l’école commence à 6 ans et qu’une mère s’arrête de travailler minimum 1 an), j’ai été remise, bien malgré moi, face à ce choix.

| A lire : Les nouvelles formes d’aliénations de la femme. Par Les Frenchsmums.

N’ayant pas trouvé de solutions de garde à plein temps, c’est moi qui ai dû repenser toute ma stratégie et revoir mes objectifs à la baisse. Car, même si avec le temps j’ai développé une organisation de fer pour faire tourner seule un business et passer du temps de qualité avec mon fils, cela n’est plus suffisant quand on a que 9 heures par semaines pour travailler.

Un deuxième enfant ? Oui, j’aimerais. Mais pour le moment, cela veut dire sacrifier tout ce que j’ai construit ces 5 dernières années pour les 5 prochaines.

Alors, mère ou entrepreneure ? J’ai décidé de ne pas choisir… mais ça n’est pas facile tous les jours et l’ardoise est salée si rien n’est fait pour nous aider.

Heureusement, j’ai su prendre les devants. J’ai structuré ma marque, ce qui m’a permis de gagner un temps précieux dans la gestion de mon entreprise car, désormais j’ai une vision claire de qui je suis, ce que je fais, pour qui et comment.

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